Méditation du 19 février 2019
(Marc 8, 14-21)
Les disciples étaient inquiets à ce point de n’avoir pris qu’un pain qu’ils n’ont pas suivi Jésus dans sa parabole pour admettre qu’Il passait du « pain » au « levain » des pharisiens et des hérodiens ; c’était de sa part une mise en garde contre l’hypocrisie de ces deux groupes. Jésus veut inviter les disciples à dépasser leurs préoccupations matérielles pour réfléchir à sa mission. Ne pourrait-il pas, Lui qui a multiplié les pains deux fois, leur fournir du pain comme aux foules ? Il veut les conduire à collaborer à son œuvre, radicalement différente de celle que prônent les pharisiens et les hérodiens. Pour Jésus, le « pain » n’a été que le point de départ : le pain a suggéré l’idée du « levain ».
Les disciples n’étaient pas habitués à la réflexion ; et Jésus leur a reproché d’être lents à croire, en leur citant Jérémie 5, 21 : « Écoutez donc ceci, peuple stupide et sans intelligence ! – Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas ! », et Ezéchiel 12, 2 : « Fils d’homme, tu habites au milieu d’une engeance de rebelles ; ils ont des yeux pour voir, et ne voient pas ; des oreilles pour entendre, et n’entendent pas, car c’est une engeance de rebelles. »
Ce ton de reproche est peut-être plus net encore chez l’évangéliste Marc. Abstenons-nous de tout jugement sur les uns et sur les autres. Que cette difficulté nous fasse estimer l’humilité de saint Anselme devant de tels passages de la Bible ! Il adresse sa prière au Maître des esprits.
« Mon intelligence demeure impuissante devant ta lumière ; elle est trop éclatante. L'œil de mon âme est incapable de la recevoir, et il ne supporte même pas de rester longtemps fixé sur elle. Mon regard est blessé par son éclat, dépassé par son étendue ; il se perd dans son immensité et reste confondu devant sa profondeur. »
En Jésus, la Mission reçue du Père reste comme une « toile de fond permanente ». N’est-ce pas aux disciples de faire effort pour Le suivre ? C’est dans la prière à l’Esprit Saint que tous trouveront intelligence pour comprendre où le Maître veut nous conduire et la force d’accomplir ce qu’Il attend de nous : ici, c’est une mise en garde contre le levain de l’hypocrisie.
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