Méditation du 26 décembre 2018

(Matthieu 10, 17-22)

            Les persécutions évoquées dans cette page d’évangile…ont déjà eu lieu en ce qui concerne Etienne, le premier martyr (en l’an 32/33), Jacques (Actes 12, 1-2 ; en l’an 62, semble-t-il, à Jérusalem) et même Pierre et Paul, en 64 ou 67 à Rome. Il semble évident que Matthieu fasse allusion au discours d’Etienne (Ac 7), comme, plus tard, à la comparution de Paul, (Ac 23 ; 24 ; 25).

            Luc a fait du « discours d’Etienne devant le Sanhédrin (Ac 7, 1-53) non seulement un résumé de l’Ancien Testament, mais un « discours-programme » du livre des Actes des Apôtres. C’est un regard sur l’Ancienne Alliance, mais tourné vers la nouvelle, présentée comme un achèvement, une « nouveauté » absolue. Etienne y paraît vraiment « inspiré » ; Jésus est le Messie attendu, et, pour Etienne, le propre « Fils de Dieu »

            Ce discours, polémique surtout dans sa finale, attire les foudres de l’assemblée qui voit dans l’attitude d’Etienne un « blasphème ». Etienne est condamné à la lapidation.

            Luc ne cesse de présenter Etienne comme le représentant des « Grecs », et son nom même le dit : « Stephanos », prénom signifiant « couronne », « homme rempli de foi et de l’Esprit Saint » (Ac 6, 5), et devenu « comme un apôtre », ardent et zélé pour la « Voie » ouverte par Jésus. Il faut lire ce chapitre 6 avec l’esprit de Luc, émerveillé de ce que la grâce de Jésus peut faire chez un païen devenu un pionnier du « témoignage ». Avec lui commence la tension avec les autorités juives qui n’admettent pas leur responsabilité de la condamnation de Jésus : les responsables voient bien, comme le verset des Actes 5, 28 l’atteste, que Dieu semble accumuler les faits en faveur d’une « reconnaissance » de Jésus. Déjà, quelques années à peine après la Passion et la Résurrection, le « succès » de la nouvelle Voie interroge. Et l’on sent un « raidissement » sur les « positions acquises », au nom de l’obéissance à la Loi de Moïse.

            Si l’Esprit Saint aide les amis de Jésus notamment quand ils ont à témoigner de Lui devant les tribunaux, les gouverneurs et les rois, c’est qu’Il vient rappeler les paroles de Jésus et conduire ses témoins « dans la Vérité tout entière » (Jean 16, 13), selon ce qu’Il avait dit dans son discours-testament après la Cène.