Méditation du 21 mai 2019
(Jean 14, 27-31a)
Comment définir « la paix de Jésus », puisqu’Il dit : « Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne ». La « Paix », selon Jésus, est donc tout autre que celle que les hommes nomment ainsi. Cette paix consiste dans cette confiance indéfectible dans le Père dont la providence ne se trompe jamais en ses desseins. C’est une paix céleste : le dessein de Dieu se réalisera dans la vie du Christ, son « retour » auprès du Père et l’envoi de l’Esprit Saint.
Le verset 28 a donné lieu à des interprétations diverses. Les Pères de l’Eglise eux-mêmes ont expliqué différemment cette phrase :
« Origène, Tertullien, Athanase ont vu cette affirmation comme la marque de la différence de génération : le Fils est engendré, non le Père.
D’autres, comme Cyrille d’Alexandrie, Ambroise, Augustin ont compris que Jésus, en tant qu’homme incarné est moins grand que le Père. Peut-être faut-il comprendre cette phrase à la lumière de Jean 13, 16 où Jésus affirme qu’un « messager n’est pas plus grand que celui qui l’envoie ». Le Père est plus grand parce que tout vient de Lui et tout va à Lui. Il est responsable en particulier de l’envoi du Fils et de sa glorification. » (Alain Marchadour. « Venez et vous verrez ». Bayard 2011. Pages 386-387).
Jésus invite ses apôtres à « voir les signes » : « Avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez ». Sans doute une allusion à la Passion, que certains n’avaient pas voulu admettre. Elle va les dérouter, les laisser désemparés.
« Le prince du monde » : Satan qui se prend pour tel. On devine l’ironie. Il ne fera pas fléchir Jésus dans son dessein, il n’aura aucune prise sur Jésus, surtout pas au moment où Jésus vit sa Passion et s’offre sur l’autel de la Croix.
Le Fils aime le Père en accomplissant ce que le Père a commandé : c’est donc le « modèle parfait ». Le disciple, pour devenir « fils », doit imiter cette attitude d’obéissance « par amour ». C’est alors que le disciple entre dans la paix, celle que donne l’obéissance au Père.
« Aussi le Fils de Dieu, égal à son Père dans la forme de Dieu (car il s'est anéanti lui-même sans perdre la forme de Dieu, mais en prenant la forme de serviteur, Ph 2), est plus grand que lui-même, puisque la forme et la nature de Dieu qu'il n'a point perdues, sont plus grandes que la forme et la nature de serviteur qu'il a prises. » (Saint Augustin)
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