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Commentaire de l'Evangile du chanoine Daleau
Méditation du 30 mai 2020
Méditation du 30 mai 2020
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Méditation du 30 mai 2020

2020 05 30 TOI, SUIS-MOI (7 pâques6)  (Jean 21, 20-25)

            A la Cène (Jean 13, 24), Pierre avait déjà montré sa curiosité : « Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. » Jésus fait remarquer à Pierre que sa question est indiscrète ; comme ce fut le cas pour le nombre des élus : « Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y a- t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » (Luc 13, 23) ; Nul ne peut donc savoir la durée de sa vie, mais la question s’était posée devant la longévité de Jean : « Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas ». (Serait-ce le souvenir d’Elie ?)

            C’est ce disciple qui « témoigne de ces choses et qui les a écrites ». Mais qui est ce « nous savons» ? Les membres de la communauté qui se réclame de Jean entendent cautionner le souvenir de Jean : serait-ce une réminiscence, après le martyre de Pierre ?

            Le dernier verset reprend la conclusion du chapitre 20 qui semblait une vraie conclusion. Celle-ci l’imite en mettant l’accent sur les nombreuses actions de Jésus ; mais l’auteur semble signaler que des souvenirs comme celui du chapitre 21n’ont pas été retenus.

            « Toi, suis-moi ! » versets 19 et 22. Jésus souligne donc l’importance de « Le suivre. » Cette interpellation rejoint bien sûr le premier appel personnel, et semble s’adresser ici à tous ceux qui veulent « suivre le Christ » comme un rappel de l’essentiel.

            Ce dernier verset a suscité un commentaire très profond au 18° siècle, sous la plume d’un auteur spirituel, le Jésuite Jean-Pierre de Caussade (1675-1751) :

                « Le Saint-Esprit n'écrit plus d'évangile que dans les cœurs ; toutes les actions, tous les moments des saints sont l'évangile du Saint-Esprit ; les âmes saintes sont le papier, leurs souffrances et leurs actions sont l'encre. Le Saint-Esprit, par la plume de son action, écrit un évangile vivant. Et on ne pourra le lire qu'au jour de la gloire où, après être sorti de la presse de cette vie, on le publiera.

            Ô la belle histoire ! Le beau livre que l'Esprit Saint écrit présentement ! Il est sous la presse, âmes saintes, il n'y a point de jour qu'on n'en arrange les lettres, que l'on n'y applique l'encre, que l'on n'en imprime les feuilles. Mais nous sommes dans la nuit de la foi : le papier est plus noir que l'encre…; c'est une langue de l'autre monde, on n'y comprend rien ; vous ne pouvez lire cet évangile que dans le ciel. »

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