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Commentaire de l'Evangile du chanoine Daleau
Méditation du 17 décembre 2019
Méditation du 17 décembre 2019
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Méditation du 17 décembre 2019

(Matthieu 1, 1-17)

            Les généalogies nous paraissent rébarbatives, avec des noms qui ne nous sont plus familiers. Nous savons qu’elles ne sont pas exactes, mais qu’on a gardé le souvenir des personnes qui ont marqué leur époque au détriment des hommes plus effacés. Il nous paraît probable, de plus, que la symétrie (14x3), moyen mnémotechnique, ne puisse pas être rigoureuse dans les faits historiques.

            Notre époque redécouvre les bienfaits de la généalogie ; nos contemporains aiment retrouver leurs ancêtres et savoir, éventuellement, leur parcours de vie. Se cache derrière cette curiosité le désir de savoir l’histoire des aïeux, et, peut-être même de s’inspirer des vertus des ancêtres pour les imiter. C’est un besoin de retrouver ses racines, notamment en établissant les « arbres généalogiques » 

            Or, ces généalogies (car il y en a une aussi en Luc 3, 23-38) disent ou rappellent aux chrétiens qu’ils ont une lignée qui remonte à Dieu, à travers des maillons célèbres ou oubliés, mais croyants. Toute la Tradition biblique parlera du « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos Pères… » Que certains soient « éponymes » n’est donc pas étonnant.

            La symétrie de celle de Matthieu révèle d’abord une tradition orale. La filiation devait être connue et transmise, comme le montrent beaucoup d’expressions de l’Ancien Testament, entre autres « de la tribu de… ». Jésus fait partie de la tribu de Juda ; Saint Paul, de la tribu de Benjamin décline son ascendance comme une pièce d’identité (Ph 3, 5) et une justification de son rôle.

            Il est remarquable que des étrangers soient introduits dans la généalogie de Matthieu. Le livre de Ruth explique comment la Loi du Lévirat a permis à une étrangère, Ruth la Moabite, de compter parmi les ancêtres de Jésus. Plus étonnant encore, c’est d’une union adultère de David avec Bethsabée, femme d’Ourias, que naîtra Salomon, lui aussi ancêtre de Jésus. Enfin, on remarque que c’est la lignée d’ascendants de Joseph, l’époux de Marie, mais que Joseph n’est pas le père de Jésus. 

            Jamais peut-être ne s’est vérifié autant le proverbe selon lequel « Dieu écrit droit sur des lignes courbes ».  Dieu dont la Providence ne se trompe jamais en ses desseins a montré aussi sa miséricorde dans l’histoire de l’Incarnation de Son Fils Jésus.

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