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Commentaire de l'Evangile du chanoine Daleau
Méditation du 16 octobre 2019
Méditation du 16 octobre 2019
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Méditation du 16 octobre 2019

(Luc 11, 42-46)

(Luc 11, 42-46)

            Trois malédictions des pharisiens au sujet de leur comportement réduit à des actes extérieurs alors qu’ils oublient l’essentiel, qui est « l’amour de Dieu ». Les reproches sévères traduisent le ressentiment des communautés chrétiennes contre l’ostentation et le formalisme des partisans de la Loi de Moïse après la venue du Christ. Les docteurs de la Loi n’échappent pas non plus aux reproches de Jésus : au lieu d’éclairer et de guider le peuple, ils lui « imposent » des «  fardeaux impossibles à porter » alors qu’eux-mêmes ne touchent pas ces fardeaux d’un seul doigt. » Ils disent et ne font pas, selon Matthieu 23, 3. Tableau sombre, mais où Jésus montre l’essentiel : le « jugement » et « l’amour de Dieu ».

            Le « jugement » représente ici la droiture du cœur, élémentaire chez un homme croyant et pieux, à qui il ne suffit pas « d’être en règle » avec les impôts et les lois. Le croyant n’a pas à chercher à se contenter du minimum « aux yeux des hommes », du civilement correct, dirait-on de nos jours. S’il ne recherche pas la droiture et l’amour de Dieu en tout ce qu’il fait, à quoi bon la justice purement formelle ? Les « docteurs de la Loi » sont responsables, parce qu’ils interprètent la Loi en un sens qui en réduit la portée profonde et ne font pas personnellement ce qu’ils imposent aux autres ; leur vie est un mensonge, ils trompent dans les faits sinon en paroles. Ils égarent le peuple.

            Saint Grégoire de Nysse expose comment l’attitude des pharisiens et des docteurs de la Loi peut devenir une pratique même chez les chrétiens.

            « Nous en voyons ainsi beaucoup qui, juges sévères pour les pécheurs, et faibles athlètes pour les combats de la vertu; tout à la fois législateurs impitoyables, et observateurs négligents, ils refusent même de s'approcher de la vertu pour essayer de la pratiquer, tandis qu'ils l'exigent sans pitié de ceux qui leur sont soumis. »

            La tentation guette tout homme de voir et de juger ses frères. Dans un passage bien connu de l’Evangile (Matthieu 7, 3-5 ; Luc 6, 41-42), Jésus a demandé de bien veiller à ne pas voir la paille dans l’œil du voisin alors que nous ne voyons pas la poutre dans notre œil. C’est un acte de foi que de voir Dieu dans ses frères. »

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