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Homélies paroissiales
Homélie du Vendredi Saint par Mgr Jacolin (vidéo et texte)
Homélie du Vendredi Saint par Mgr Jacolin (vidéo et texte)

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Homélie du Vendredi Saint par Mgr Jacolin (vidéo et texte)

Homélie

 

« Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. »

Par le rappel de cette prophétie de Zacharie, saint Jean nous invite à regarder avec les yeux de la foi le cœur transpercé de Jésus, d’où jaillissent le sang et l’eau.

Ce signe est le sommet de son témoignage et l’évangile insiste pour qu’on croit en sa véracité :

Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez

Les pères de l’Eglise ont médité ce passage, y voyant la source des deux principaux sacrements : l’eau du baptême et le sang de l’eucharistique d’où nait l’Eglise, nouvelle Eve née du côté du nouvel Adam, le Christ lui-même endormi sur la croix. 

Si on contemple ce signe à la lumière de tout l’évangile de saint Jean on comprend que, par le sacrifice de la croix, le sang du véritable agneau pascal donne naissance à la source d’eau vive annoncée à la Samaritaine. Progressivement l’évangile a révélé que cette source d’eau vive représente le don de l’Esprit en personne à travers la glorification de Jésus sur la croix :

Au jour solennel où se terminait la fête, Jésus, debout (dans le temple), s'écria : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l'Écriture : Des fleuves d'eau vive jailliront de son sein. » En disant cela, il parlait de l'Esprit Saint, l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Jésus. En effet, l'Esprit Saint n'avait pas encore été donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié par le Père. 

(Jn 7, 37-39)

 

Vous avez peut-être remarqué qu’aucun de ces passages de l’Evangile de saint Jean ne parle expressément du cœur de Jésus, mais plutôt de son « côté » ou de son « sein ». Mais c’est légitimement qu’à partir de l’Evangile de Jean s’est développée – particulièrement dans l’école française de spiritualité – toute une dévotion au Sacré-Cœur.

Pensons à saint Louis-Marie Grignon de Montfort, qui, à travers ses missions populaires, répandit dans nos campagnes cette dévotion. Ainsi lorsque les paysans vendéens choisirent le signe du Sacré-Cœur, ils manifestèrent que leur résistance à la Révolution française était avant tout de nature religieuse. 

Pensons aussi au Père Charles de Foucault dont la spiritualité a si fortement marqué le 20ème siècle.

Mais c’est surtout des femmes qui reçurent des révélations du Christ lui-même sur son Sacré-Cœur.

Nous connaissons les confidences de Jésus à sainte Marguerite- Marie à Paray-le-Monial :

« Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes… jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart qu'ingratitude ».

Plus près de nous, chère au cœur de saint Jean-Paul II, il y a sainte Faustine et les paroles qu’elle reçut de Jésus :

« La plaie de mon cœur est la source de l'insondable miséricorde. De cette source jaillissent toutes les grâces pour les âmes. Les flammes de la pitié me brûlent, je désire les transmettre aux âmes humaines. Parle de ma miséricorde au monde entier. »

Moins connue, du moins en France, et pourtant une des premières à avoir eu des révélations de Jésus sur son Cœur, sainte Gertrude, une cistercienne allemande du 13ème siècle qui écrivait : 

« Le Cœur de Jésus est l’instrument infiniment doux de la Trinité adorable. »

Oui, levons les yeux vers Celui dont le Cœur a été transpercé sur la croix.

Contemplons avec les yeux de la foi ce Cœur humain du Fils éternel de Dieu qui a commencé à battre dans le sein de Marie au jour de l’Annonciation ;

- ce Cœur qui fut saisi de compassion envers les foules parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger ;

- ce Cœur qui exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint et qui proclama : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance » ;

- ce Cœur qui s’est mis en colère contre les marchands du temple et contre les pharisiens qui écrasait le peuple sous le poids d’une légalité inhumaine ;

- ce Cœur qui a pleuré sur Jérusalem parce qu’elle n’a pas reconnu le moment où Dieu la visitait ;

- ce Cœur qui a pleuré aussi devant le tombeau de son ami Lazare qui venait de mourir ;

- ce Cœur qui s’est abîmé dans l’angoisse, la nuit à Gethsémani, devant la coupe de la Passion qui se présentait ; 

- ce Cœur de Jésus qui a tant aimé les hommes…

Oui levons-les yeux vers Celui que nous avons transpercé et unissons-nous à la prière de sainte Gertrude :

Par votre Cœur transpercé, ô Seigneur très aimant, veuillez transpercer mon cœur des traits de votre amour, afin que rien de terrestre n'y demeure, et qu'il soit rempli par la seule vertu de votre Divinité.

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