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Homélies paroissiales
Homélie du dimanche 17 janvier 2021 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
Homélie du dimanche 17 janvier 2021 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau
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Homélie du dimanche 17 janvier 2021 par l'abbé Jean-Yves Poulailleau

Homélie

 

 “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” C’est la réponse du jeune Samuel à l’appel qu’il entend pour la troisième fois. Le prêtre Eli a compris que c’était le Seigneur qui l’appelait alors que Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur. Notons que le Seigneur appelle ce jeune garçon par son nom, comme pour nous depuis notre baptême, notre nom est inscrit dans le cœur de Dieu pour toujours.

“Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” La réponse de Samuel est déjà une prière que nous pourrions prendre l’habitude de dire lorsque nous nous apprêtons à entendre un passage des Saintes Ecritures ou lorsque nous sommes en silence dans une église ou un oratoire. C’est le Seigneur qui nous accueille ; il est là pour nous et nous sommes là devant lui pour écouter ce qu’il veut nous dire.

“Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” La prière, c’est donc aussi un temps d’écoute et pas seulement des paroles à dire. Lorsque les parents ou grands-parents, et les catéchismes initient les enfants à la prière, ils les invitent à se mettre à l’écoute du Seigneur qui parle dans le silence du cœur. C’est tout aussi vrai pour nous adultes lorsque nous voulons prier ou accueillir la Parole de Dieu et entendre son appel. Il est vrai que le tourbillon de la vie et le bruit ne favorisent pas toujours cette écoute. Nous en sommes tous là. Alors, n’hésitons pas à nous mettre à l’école de Jésus pour apprendre à prier dans le silence.  Lui se retirait, seul à l’écart pour prier son Père. A chacun de trouver des lieux qui favorisent le recueillement et l’écoute.

Dans la 2ème lecture, l’apôtre Paul écrit aux Chrétiens de Corinthe pour dénoncer les abus et les scandales qui existent dans la communauté. Ce qui s’y passe est inacceptable pour ceux qui ont entendu l’appel du Seigneur. Le pape François l’a rappelé de nouveau lors de la fête des mages venus se prosterner pour adorer l’enfant Jésus à Bethléem : "L’être humain a besoin, oui d’adorer, mais […] s’il n’adore pas Dieu, il adorera des idoles ..." Il l’avait déjà dit : "Celui qui ne prie pas Dieu, prie le diable" D’où l’importance fondamentale de la prière car même comme chrétiens, nous sommes soumis à toutes sortes de tentations.

Dans l’évangile, Jésus nous parle. Ce n’est plus une voix sans visage puisque Jean Baptiste en le désignant comme “l’Agneau de Dieu” à deux de ses disciples, nous révèle l’identité de Jésus : l’agneau fragile, doux et sans défense annoncé par le prophète Isaïe ; l’agneau immolé pour la purification des péchés. Plus tard, Jésus sera comme un agneau, livrant son Corps et son sang versé pour nous et pour la multitude en rémission des péchés. Selon les paroles de la consécration et lorsque le prêtre invite les fidèle à la communion : “Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde …” 

Les deux disciples n’ont pas compris cette parole mystérieuse, mais voulant en savoir plus, ils se mettent en route pour suivre Jésus qui repérant leur curiosité, leu demande : “Que cherchez-vous ? ...” Même question pour vous qui êtes venus dans cette église ce matin. Que cherchez-vous ?... ou Qui cherchez-vous ?...

Pourquoi sommes-nous là ?... Rappelons-nous la mise au point de Jésus après la multiplication des pains. Il interpelle la foule en disant : "vous me cherchez parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés ; autrement dit, vous me cherchez pour vos besoins personnels et non pas pour nourrir votre vie spirituelle.

Jésus nous interroge afin de creuser en nous le désir de mieux le connaître comme les deux pécheurs du Lac de Tibériade qui lui demandent : "Maître, où habites-tu ? ..." Ils veulent en savoir plus.

Il est important de nous préciser ce que nous cherchons lorsque nous venons à la messe le dimanche ou même en semaine. Important pour nous, mais aussi pour ceux et celles qui ne savent pas bien où ils en sont car le Seigneur s’arrange toujours pour mettre sur leur route les personnes qu’il faut pour les aider à le rencontrer. Ils sont nombreux surtout dans notre actualité pandémique marquée par de nombreuses peurs et inquiétudes face à l’avenir. Ils ont besoin de nous entendre dire ce que nous cherchons lorsque nous venons à la messe.

 Comme les deux disciples qui cherchent à connaître Jésus : “Maître, où demeures-tu ? ...”, accueillons pour nous son invitation : “venez et vous verrez ! ...” Comme les disciples, il nous faut demeurer avec Jésus et passer du temps avec lui en nous mettant à l’écoute de ce qu’il attend de nous.

Comme pour le jeune Samuel qui sur le conseil du prêtre Elie se rend disponible à l’appel de Dieu, faisons nôtre sa demande : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.”

Frères et sœurs, c’est ainsi qu’on apprend à connaître Jésus ; qu’on devient amis de Jésus : en demeurant avec Lui dans la prière et l’écoute de sa Parole, à la messe du dimanche, mais aussi dans le silence de son cœur. Pour avancer dans la vie spirituelle, il nous faut apprendre à demeurer auprès de lui car il demeure auprès du Père et le Père demeure en lui. C’est une véritable communion de vie et d’amour entre Jésus et son Père dans laquelle l’Esprit Saint nous introduit par la prière.

Parce qu’ils ont suivi Jésus, parce qu’ils ont demeuré avec Lui, ces deux hommes ont vécu une vraie rencontre avec le Christ ; une rencontre qui a bouleversé leur vie. Non seulement, ils sont devenus disciples, mais disciples missionnaires. André va trouver son frère Simon qu’il amène à Jésus et Jésus en fait son disciple : ‘‘Tu t’appelleras Képhas’’, ce qui veut dire Pierre.

Voilà Frères et sœurs bien aimés, ce que je vous invite à découvrir et à devenir comme Samuel, comme Jean-Baptiste et ses compagnons : des disciples missionnaires, heureux de porter avec joie l’Évangile de la Vie et de l’amour, cette Bonne Nouvelle d’espérance qui change le cœur de l’homme.

Vous avez répondu à l'invitation du Seigneur qui vient demeurer en nous en son Eucharistie pour que nous demeurions. Soyez heureux de croire et de suivre le Christ, demeurez avec lui et devenez disciples missionnaires heureux de pouvoir dire comme André qui annonce à son frère Simon qu’il a reconnu Jésus comme le Messie et l’invite à le rencontrer : "Nous avons trouvé le Christ, Celui que nous cherchions."

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du premier livre de Samuel

En ces jours-là,
le jeune Samuel était couché dans le temple du Seigneur à Silo,
où se trouvait l’arche de Dieu.
Le Seigneur appela Samuel, qui répondit :
« Me voici ! »
Il courut vers le prêtre Éli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Éli répondit :
« Je n’ai pas appelé. Retourne te coucher. »
L’enfant alla se coucher.
De nouveau, le Seigneur appela Samuel.
Et Samuel se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Éli répondit :
« Je n’ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher. »
Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur,
et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée.

De nouveau, le Seigneur appela Samuel.
Celui-ci
se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Alors Éli comprit que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant,
et il lui dit :
« Va te recoucher,
et s’il t’appelle, tu diras :
“Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” »
Samuel alla se recoucher à sa place habituelle.
Le Seigneur vint, il se tenait là
et il appela comme les autres fois :
« Samuel ! Samuel ! »
Et Samuel répondit :
« Parle, ton serviteur écoute. »

Samuel grandit.
Le Seigneur était avec lui,
et il ne laissa aucune de ses paroles sans effet.

– Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Me voici, Seigneur,
je viens faire ta volonté. (cf. 39, 8a.9a)

D’un grand espoir, j’espérais le Seigneur :
il s’est penché vers moi.
En ma bouche il a mis un chant nouveau,
une louange à notre Dieu.

Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j’ai dit : « Voici, je viens.

« Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse.
Mon Dieu, voilà ce que j’aime :
ta loi me tient aux entrailles. »

Vois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais.
J’ai dit ton amour et ta vérité
à la grande assemblée.

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
le corps n’est pas pour la débauche,
il est pour le Seigneur,
et le Seigneur est pour le corps ;
et Dieu, par sa puissance, a ressuscité le Seigneur
et nous ressuscitera nous aussi.
Ne le savez-vous pas ? Vos corps sont les membres du Christ.
Celui qui s’unit au Seigneur
ne fait avec lui qu’un seul esprit.
Fuyez la débauche.
Tous les péchés que l’homme peut commettre
sont extérieurs à son corps ;
mais l’homme qui se livre à la débauche
commet un péché contre son propre corps.

Ne le savez-vous pas ?
Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint,
lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ;
vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes,
car vous avez été achetés à grand prix.
Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps.

– Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia. En Jésus Christ, nous avons reconnu le Messie :
par lui sont venues la grâce et la vérité. Alléluia. (cf. Jn 1, 41.17)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :
« Voici l’Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent ce qu’il disait,
et ils suivirent Jésus.
Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient,
et leur dit :
« Que cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent :
« Rabbi – ce qui veut dire : Maître –,
où demeures-tu ? »
Il leur dit :
« Venez, et vous verrez. »
Ils allèrent donc,
ils virent où il demeurait,
et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).

André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples
qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.
Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit :
« Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.
André amena son frère à Jésus.
Jésus posa son regard sur lui et dit :
« Tu es Simon, fils de Jean ;
tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Antoine le Grand

ermite en Egypte (✝ 356)

 

C'était un jeune homme riche, propriétaire terrien en Haute-Égypte.
Mais la question de son salut le tourmentait. Préoccupé par ce qu'il avait lu dans les Actes des Apôtres qui décrivent la première communauté chrétienne où tout était en commun, il entre dans une église.
Et c'est là qu'il entend l'Évangile du jeune homme riche. Il est saisi par la coïncidence: ce texte s'adresse à lui, pense-t-il, et aujourd'hui même. Il distribue sa fortune aux plus pauvres et se retire quelque temps après dans le désert de Nitrie, habitant un fort militaire abandonné.
Là, pendant plus de vingt ans, il subira les attaques du démon qui prend l'apparence de bêtes féroces ou sensuelles. Ce sont les célèbres tentations de saint Antoine.
Des disciples viennent le rejoindre et, pour eux, il organise une vie monastique en même temps qu'érémitique. C'est pourquoi il est considéré comme "le père des moines".
Attentif à la vie contemporaine de l'Église, il se rend à Alexandrie pour soutenir les controverses contre les païens et les hérétiques ariens. Le père des moines s'éteint à 105 ans.
Illustration: saint Antoine le Grand par Francisco de Zurbarán (1598-1664)
Plus que les faits merveilleux de sa vie, retenons ses paroles et les enseignements qu'il donnait à ses disciples: "Efforçons-nous, leur disait-il, de ne rien posséder que ce que nous emporterons avec nous dans le tombeau, c'est-à-dire la charité, la douceur et la justice... Les épreuves nous sont, en fait, profitables. Supprimez la tentation et personne ne sera sauvé."
Saint Antoine jouit très rapidement d'une grande popularité et devint le protecteur de nombreuses confréries et métiers. Certainement que son caractère de lutteur victorieux (dans la vie spirituelle), d'ascète qui vit de manière frustre et dépouillée dans la solitude, d'homme qui a changé de vie pour une vie nouvelle au service de Dieu, a de quoi largement toucher le légionnaire. (diocèse aux armées françaises)
A découvrir aussi Saint Antoine l'ermite (diocèse de Quimper et Léon)
Un internaute nous signale que St Antoine est le patron de l'église de Remigny (71) plusieurs représentations (sculptures, vitrail) y figurent. Il est en particulier représenté avec un cochon rappelant la dispense accordée par Louis VI aux Antonins en 1131.
Mémoire de saint Antoine, abbé. Après la mort de ses parents, accueillant les préceptes de l'Évangile, il distribua tous ses biens aux pauvres et se retira dans la solitude de la Thébaïde en Égypte, où il commença à mener une vie d'ascète. Il travailla avec zèle à fortifier l'Église en soutenant les confesseurs de la foi lors de la persécution de Dioclétien et en aidant saint Athanase contre les ariens. Il eut tellement de disciples qu'il est appelé père des moines. Il mourut en 356.

Ne cédons pas à la tristesse comme si nous périssions. Confiance et joie, nous sommes sauvés !

Dans "Vie des Pères du Désert"

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