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Homélies paroissiales
Homélie du 6 novembre 2022 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
Homélie du 6 novembre 2022 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
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Homélie du 6 novembre 2022 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau

HOMÉLIE

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus Christ,

Nous sommes en novembre, mois particulier pour prier pour nos défunts, comme les pèlerins qui sont allés hier, accompagnés par le P. Jean-Yves, au sanctuaire de Montligeon, prier pour les âmes du Purgatoire. Et comme je le disais mercredi dernier lors de la messe pour nos défunts, pour le 2 novembre, l’eucharistie est le lieu privilégié de la communion en Dieu avec nos défunts. Et c’est important de se le redire et de grandir ensemble dans cet élément essentiel de notre foi qu’est la foi eucharistique où le Ciel et la Terre se rejoignent, où tout est récapitulé dans le Christ, où tout est rassemblé dans la communion avec Dieu qui se rend présent réellement. Et justement, étant donné que c’est le thème de notre première année de la nouvelle paroisse Notre-Dame de Luçon, j’aimerai ce matin vous parler de l’eucharistie, tout en gardant un lien avec la Parole de Dieu de ce jour et l’actualité. Les Maccabées, le Corps, la Vie. 

1/ Maccabées.

Vous savez que l’autre nom du livre des martyrs d’Israël que nous avons entendu en première lecture est le livre des Maccabées, du nom de la famille de Judas Maccabées, terme passé dans le vocabulaire courant en français pour parler de… cadavres ! Car c’est vrai qu’il y a pas mal de morts dans ce récit assez…macabre ! Terme qui vient sans doute aussi de Maccabées…

Oui, chers amis, l’actualité pourrait provoquer en nous de macabres pensées et faire de nous des têtes de Maccabées, certes vivants dehors mais morts dedans, n’ayant plus ni joie, ni espérance, ni paix. Et nous pourrions avoir de quoi, parfois, être effondrés voire dégoûtés. L’affaire Santier se rajoutant à une autre affaire et encore à une autre, et celle-là nous touchant encore de plus près, avec cette impression de ne jamais en sortir et d’avoir sans cesse la tête sous l’eau, ne voyant plus la lumière, ne pouvant plus respirer… C’est sordide. C’est épuisant. Et, de fait, c’est décourageant, plombant voire désespérant…

Au temps des martyrs d’Israël et à de nombreuses autres périodes de l’histoire de l’Eglise, la situation, certes différente, pouvait quand même connaître des similitudes… Tout semblait se conjuguer pour faire obstacle à la foi. Tout paraissait noir : oppositions extérieures, persécutions, violences, et surtout trahisons intérieures, défections, mensonges, manipulations, etc. Le terrible sentiment que tout se dérobe sous nos pieds…

Et pourtant, le passage du livre des martyrs d’Israël que nous avons entendu est un très beau et très fort témoignage de la foi en la résurrection dans un contexte de désespoir ! Et de fait, en temps d’épreuves et de ténèbres, la lumière, même faible et ténue, n’en est que plus visible et elle invite à s’y raccrocher envers et contre tout… Le temps d’épreuve peut vraiment être un temps de purification pour nous donner de revenir à l’essentiel, au cœur de notre foi, afin d’être plus léger et vrai pour être d’authentiques témoins du Christ !

Chers amis, le découragement est ce que le démon veut provoquer en nous avec tous ces péchés d’abus, de violences, de mensonges, de trahisons… Face à cela, face à cette tentation de baisser les bras, et de glisser au fond, le Seigneur nous invite à l’humilité pour revenir à l’essentiel, pour revenir au cœur et donc au Corps… 

2/ Le Corps, chers amis, le Corps du Christ.

Comme je l’ai déjà dit et comme je le redirai souvent : quand la foi eucharistique diminue et est abandonnée, tout s’écroule et rien ne va ! Mais quand on remet la foi eucharistique au centre, au cœur, tout reprend vie et tout, en Christ, est renouvelé pour un nouveau départ, pour une nouvelle naissance. Comme le disait le grand Cardinal Henri de Lubac (qu’il est urgent de lire et de relire) : « L’Eglise fait l’eucharistie et l’eucharistie fait l’Eglise ». C’est le Christ, le Corps eucharistique du Christ qui construit l’Eglise, et non pas nous ! Nous sommes appelés à y collaborer et y participer mais nous ne faisons pas ! C’est le Christ qui édifie son Eglise ! Et il le fait surtout si nous avons foi et notamment foi en Sa Présence réelle dans l’eucharistie où il se donne ! C’est un grand mystère qu’il nous faut sans cesse creuser et approfondir ! Et surtout, surtout, chers amis, ne nous habituons pas à la messe ! Ne nous lassons pas de l’eucharistie !

Avant le XXème siècle, les fidèles communiaient peu souvent. Ils venaient à la messe et ne communiaient que 4 ou 5 fois dans l’année, et au moins une fois à Pâque. Depuis St Pie X et la communion fréquente, nous pouvons avec joie communier chaque dimanche voire chaque jour et ainsi vivre de la Vie même de Dieu qui se donne à nous ! Quelle grâce ! Quelle joie !

Mais il y a le revers de la médaille ! La communion fréquente qui est un cadeau de Dieu, qui est un don gratuit de Dieu, est devenu pour beaucoup un dû, un droit, et l’habitude a pu avoir tendance à banaliser le don ! Même pour nous, ici, ce matin ! Je vais à la messe, je vais communier, sans me poser plus de question que ça, sans examen de conscience, sans m’être préparé, sans être disposé intérieurement ! Et ça, c’est dommage ! Car on risque de perdre, au final, la foi eucharistique et son sens le plus profond !

Plusieurs paroissiens qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas communier, doivent nous interpeler dans notre propre pratique eucharistique. Certes, la communion sacramentelle est importante mais elle est un moyen et non pas le but. C’est un moyen sacramentel en vue de notre sanctification et de notre communion avec Dieu. Mais ce qui compte c’est notre communion avec Dieu donc avec son Corps qu’est l’Eglise, le Corps du Christ. C’est ça le cœur !

Quand une personne ne peut pas ou ne veut pas communier pour être fidèle à ce que demande le Christ et son Eglise, c’est ainsi qu’elle est véritablement en communion avec le Corps qu’est l’Eglise et donc qu’elle est sanctifiée, et que c’est alors pour elle le moyen de la sanctification ! Ce qui compte ce n’est pas de communier ou non ! Ce qui compte c’est d’être en communion avec tout le Corps du Christ qu’est l’Eglise ! Qu’on communie sacramentellement ou spirituellement ! Alors, chers amis, laissons-nous interpeler par nos frères et sœurs qui ne peuvent pas communier sacramentellement, afin d’approfondir notre propre foi et notre propre relation au Corps eucharistique du Christ, pour ne pas communier par habitude mais bien par foi, avec foi, avec joie, en ayant bien conscience du don immense et infini que Dieu nous fait en se donnant à nous ! Et cela pour la Vie ! 

3/ Oui, la Vie !

La messe, c’est mieux que « plus belle la vie » ! Quand nous sommes assaillis par les idées noires voire morbides, pensons que venir à la messe c’est un acte de vie, c’est accueillir et recevoir le Pain de Vie ! Dieu se donne à nous afin que nous soyons vraiment vivants ! « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et la vie en abondance » dit Jésus. Ne tombons pas dans les pièges des pharisiens et autres sadducéens qui veulent mettre Jésus à l’épreuve et nous avec ! Jésus nous le redit : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui ». La puissance de vie et de résurrection de Dieu qui se donne dans l’eucharistie doit vraiment habiter notre cœur et toute notre existence. Cela doit être une source profonde de joie et la joie de Dieu est notre rempart contre toute attaque, contre tout piège, contre toute tentation. Comme le dit St Paul : « Le Seigneur, lui, est fidèle : il vous affermira et vous protégera du Mal ».

 

Alors, oui, chers frères et sœurs, soyons vraiment vivants comme Dieu le veut et venons communier sacramentellement ou spirituellement avec cette intime conviction de foi que Jésus veut et vient habiter toujours plus en nous pour nous rendre vivant. « Je suis la résurrection et la vie » nous dit Jésus.

Quand nous entendons à la communion « le Corps du Christ » c’est comme si nous entendions : « Je suis la résurrection et la vie », et alors nous répondons « Amen », je crois !

Par la prière de Marie qui a tenu bon et ferme, au pied de la croix, dans la foi et l’espérance en son Fils mort et ressuscité, malgré les ténèbres et la nuit, accueillons par elle, par l’Eglise, le Pain de Vie qui se donne à nous.

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Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +

CARDINAL HENRI DE LUBAC créé cardinal le 2 février 1983 par le pape Jean-Paul II. Titre cardinalice Cardinal-diacre de Santa Maria in Domnica

Voir les :

ŒUVRES DU CARDINAL HENRI DE LUBAC E


 


LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

« Le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle » (2 M 7, 1-2.9-14)

Lecture du deuxième livre des Martyrs d’Israël

En ces jours-là,
    sept frères avaient été arrêtés avec leur mère.
À coups de fouet et de nerf de bœuf,
le roi Antiocos voulut les contraindre
à manger du porc, viande interdite.
    L’un d’eux se fit leur porte-parole et déclara :
« Que cherches-tu à savoir de nous ?
Nous sommes prêts à mourir
plutôt que de transgresser les lois de nos pères. »
    Le deuxième frère lui dit, au moment de rendre le dernier soupir :
« Tu es un scélérat, toi qui nous arraches à cette vie présente,
mais puisque nous mourons par fidélité à ses lois,
le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle. »
    Après cela, le troisième fut mis à la torture.
Il tendit la langue aussitôt qu’on le lui ordonna
et il présenta les mains avec intrépidité,
    en déclarant avec noblesse :
« C’est du Ciel que je tiens ces membres,
mais à cause de ses lois je les méprise,
et c’est par lui que j’espère les retrouver. »
    Le roi et sa suite furent frappés de la grandeur d’âme de ce jeune homme
qui comptait pour rien les souffrances.
    Lorsque celui-ci fut mort,
le quatrième frère fut soumis aux mêmes sévices.
    Sur le point d’expirer, il parla ainsi :
« Mieux vaut mourir par la main des hommes,
quand on attend la résurrection promise par Dieu,
tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie. »

    – Parole du Seigneur.

PSAUME

(Ps 16 (17), 1ab.3ab, 5-6, 8.15)

R/ Au réveil, je me rassasierai de ton visage, Seigneur. (Ps 16, 15b)

Seigneur, écoute la justice !
Entends ma plainte, accueille ma prière.
Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit,
tu m’éprouves, sans rien trouver.

J’ai tenu mes pas sur tes traces,
jamais mon pied n’a trébuché.
Je t’appelle, toi, le Dieu qui répond :
écoute-moi, entends ce que je dis.

Garde-moi comme la prunelle de l’œil ;
à l’ombre de tes ailes, cache-moi,
Et moi, par ta justice, je verrai ta face :
au réveil, je me rassasierai de ton visage.

DEUXIÈME LECTURE

« Que le Seigneur vous affermisse « en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien » (2 Th 2, 16 – 3, 5)

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

Frères,
     que notre Seigneur Jésus Christ lui-même,
et Dieu notre Père qui nous a aimés
et nous a pour toujours donné réconfort et bonne espérance par sa grâce,
    réconfortent vos cœurs
et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien.

     Priez aussi pour nous, frères,
afin que la parole du Seigneur poursuive sa course,
et que, partout, on lui rende gloire comme chez vous.
    Priez pour que nous échappions aux gens pervers et mauvais,
car tout le monde n’a pas la foi.
    Le Seigneur, lui, est fidèle :
il vous affermira et vous protégera du Mal.
    Et, dans le Seigneur, nous avons toute confiance en vous :
vous faites et continuerez à faire ce que nous vous ordonnons.
    Que le Seigneur conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu
et l’endurance du Christ.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 27-38)

Alléluia. Alléluia.
Jésus Christ, le premier-né d’entre les morts,
à lui, la gloire et la souveraineté
pour les siècles des siècles.
Alléluia. (Ap 1, 5a.6b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    quelques sadducéens
– ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection –
s’approchèrent de Jésus
    et l’interrogèrent :
    « Maître, Moïse nous a prescrit :
Si un homme a un frère qui meurt
en laissant une épouse mais pas d’enfant,
il doit épouser la veuve
pour susciter une descendance à son frère.
    Or, il y avait sept frères :
le premier se maria et mourut sans enfant ;
    de même le deuxième,
    puis le troisième épousèrent la veuve,
et ainsi tous les sept :
ils moururent sans laisser d’enfants.
    Finalement la femme mourut aussi.
    Eh bien, à la résurrection,
cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse,
puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »

    Jésus leur répondit :
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
    Mais ceux qui ont été jugés dignes
d’avoir part au monde à venir
et à la résurrection d’entre les morts
ne prennent ni femme ni mari,
    car ils ne peuvent plus mourir :
ils sont semblables aux anges,
ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
    Que les morts ressuscitent,
Moïse lui-même le fait comprendre
dans le récit du buisson ardent,
quand il appelle le Seigneur 
le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.
    Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Tous, en effet, vivent pour lui. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.


 

Saint du jour avec

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