0
Homélies paroissiales
Homélie du 26e dimanche du temps ordinaire par l'abbé J-Y. Poulailleau
Homélie du 26e dimanche du temps ordinaire par l'abbé J-Y. Poulailleau
© a

| Webmaster 10665 mots

Homélie du 26e dimanche du temps ordinaire par l'abbé J-Y. Poulailleau

Dimanche 27 septembre 2020

 

Homélie du père Jean-Yves Poulailleau

 

‘‘Est-ce ma conduite qui est étrange ?... N’est-ce pas plutôt la vôtre ? ...’’ Nous venons de l'entendre dans la 1ère lecture. Par le prophète Ézéchiel, le Seigneur nous interroge, car il nous arrive parfois de penser comme ce peuple exilé loin de sa terre natale. Dans son malheur, il pense que c'est à cause des fautes des générations précédentes et en arrivent à douter de Dieu. Face aux évènements qui marquent l’actualité, nous sommes peut-être tentés de reprocher à Dieu son silence. Que fait Dieu ?... Où est-il ?...

Le prophète Ézéchiel rappelle à chacun sa responsabilité en nous interpelant : ‘‘Est-ce ma conduite qui est étrange ?... N’est-ce pas plutôt la vôtre ? ...’’ Autrement dit, lorsque ça va mal, est-ce à cause de Dieu ou à cause de notre comportement ?... L’apôtre Paul, constatant que certains ont tendance à se croire meilleurs que les autres, appelle les chrétiens à avoir assez d’humilité pour ‘‘estimer les autres supérieurs à nous-mêmes’’ et donc à renoncer aux sentiments de supériorité.

Souvent, le pape François nous encourage à voir "les dons des autres, plutôt que leurs défauts", dénonçant "La division, les médisances […]"; souhaitant que l’unité devienne ‘‘la note distinctive des communautés chrétiennes’’, il fait observer que ‘‘les péchés contre l’unité sont nombreux’’, puis épingle les ‘péchés "paroissiaux’ : ‘‘les envies, les jalousies, les antipathies et les médisances. Que de médisances dans les paroisses !... Mais ce n’est pas cela, l’Église. Cela ne doit pas exister ! ...’’

D'où l'urgence et la nécessité de convertir notre cœur. Jésus le rappelle dans l'Évangile avec la parabole des deux fils envoyés par leur père pour travailler à sa vigne. Jésus met en évidence l’incohérence qui peut exister parfois dans nos comportements. Nous sommes comme des enfants ‘têtes de mule’ mais ‘au cœur d'or’, à qui on demande de faire quelque chose. Ils savent dire un oui convaincant, mais une heure plus tard, on les retrouve devant la télévision ou l’ordinateur, ou plongés dans la lecture sans avoir bougé le petit doigt. Bien sûr, ce que je dis pour les enfants peut exister aussi chez les adultes.

Reconnaissons le décalage entre nos belles paroles et notre conduite de vie chaque fois que nous ne tenons pas nos engagements. Cela à cause de notre orgueil et parfois notre mépris à l'égard du pécheur. D’où l’avertissement de Jésus : ‘‘… je vous le déclare, les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume des cieux.’’

Le prophète Ézéchiel le soulignait dans la première lecture rappelant que le juste peut se pervertir et le méchant se convertir. Il y a ceux qui commencent par dire non à l’appel, puis ils se convertissent, accueillant celui qui, seul pouvait donner un sens à leur existence. Dans les Évangiles et dans l'histoire de l'Église, nous découvrons que les grands témoins de la foi sont des pécheurs pardonnés. Rappelons-nous Zachée, la femme adultère et bien d’autres pécheurs pardonnés, devenus grands témoins de la foi, comme Pierre après son reniement, Paul le persécuteur, Saint Augustin, Charles de Foucauld et bien d'autres; ce fût peut être le chemin de conversion de tel ou tel parmi nous pour qui, la rencontre de Jésus, a complètement bouleversé sa vie.

Dans l'Évangile, Jésus raconte la parabole des deux fils, s’adressant à ceux qui prétendent être les meilleurs en respectant scrupuleusement la loi. Jésus dénonce une grave infidélité à la Parole de Dieu : ils sont persuadés de leur qualité religieuse et sont fermés aux appels à la conversion de Jean Baptiste et à ceux de Jésus.

Chers amis, frères et sœurs, ces appels à se convertir s’adressent aujourd'hui à chacun, car nous avons nos propres incohérences, en particulier nos jugements. Or, le Seigneur nous envoie tous pour travailler à sa vigne afin de porter la joie de l'Evangile à tous, y compris à ceux que nous considérons comme irrécupérables. Pourtant certains accueillent l'annonce du Salut, se convertissent et changent de vie. Leur "non" est devenu un "oui" parce qu'ils ont cru à l'amour de Dieu qui les ouvrait à un avenir nouveau.

Dieu nous envoie pour participer à cette œuvre de rassemblement et de communion en témoignant la foi et l'espérance que nous avons reçues, car L'Évangile est destiné à tous et pour tous. Il nous envoie vers ceux et celles qui vivent sans espérance pour que nous soyons témoin de cet océan d'amour et de miséricorde qui déborde du cœur de Dieu.

En ce dimanche marqué par le Congrès Missionnaire à Paris, puissions-nous avancer, comme nous y invite le pape François, afin de ‘‘retrouver la fraîcheur originale de l’Évangile’’ et vivre une véritable conversion pastorale et missionnaire …’’ car ‘‘La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus’’.

Frères et sœurs bien-aimés, en ce temps particulier que nous vivons sous la pression de cette pandémie qui n’en finit pas d’engendrer la peur et parfois certaines tensions, puissions-nous mettre nos paroles et nos actes en accord avec notre foi. Il n’y a pas que le virus de la pandémie, mais aussi celui de la déchristianisation de la France. Nous sommes tous invités à prendre notre part au plan de relance missionnaire de notre pays devenu terre de mission. Le pape François nous y appelle : "L’annonce de l’Evangile doit être une priorité absolue, et c’est le peuple de Dieu tout entier qui en a reçu la charge. Nous sommes tous des disciples missionnaires." Il enfonce le clou en précisant : "Quand une Eglise n’est pas en sortie, elle est malade. Il vaut mieux une église qui commet des accidents en sortant qu’une église qui est malade."

En nous approchant de l'Eucharistie sources de notre communion fraternelle, ouvrons nos cœurs à l'amour du Christ qui se donne à nous pour faire de nous des disciples missionnaires qu'il envoie à sa vigne, ce monde que Dieu aime, porter l’Évangile pour le faire entrer dans l’espérance. Amen...

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre du prophète Ézékiel

Ainsi parle le Seigneur :
    « Vous dites :
‘La conduite du Seigneur n’est pas la bonne’.
Écoutez donc, fils d’Israël :
est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ?
N’est-ce pas plutôt la vôtre ?
    Si le juste se détourne de sa justice,
commet le mal, et meurt dans cet état,
c’est à cause de son mal qu’il mourra.
    Si le méchant se détourne de sa méchanceté
pour pratiquer le droit et la justice,
il sauvera sa vie.
    Il a ouvert les yeux
et s’est détourné de ses crimes.
C’est certain, il vivra, il ne mourra pas. »

    – Parole du Seigneur.

 

PSAUME

R/ Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse. (Ps 24, 6a)

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;
dans ton amour, ne m’oublie pas.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

 

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens

Frères,
    s’il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres,
si l’on s’encourage avec amour,
si l’on est en communion dans l’Esprit,
si l’on a de la tendresse et de la compassion,
    alors, pour que ma joie soit complète,
ayez les mêmes dispositions,
le même amour,
les mêmes sentiments ;
recherchez l’unité.
    Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux,
mais ayez assez d’humilité
pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes.
    Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ;
pensez aussi à ceux des autres.

    Ayez en vous les dispositions
qui sont dans le Christ Jésus :
    ayant la condition de Dieu,
il ne retint pas jalousement
le rang qui l’égalait à Dieu.

    Mais il s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes.

Reconnu homme à son aspect,
    il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort,
et la mort de la croix.

    C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom
qui est au-dessus de tout nom,

    afin qu’au nom de Jésus
tout genou fléchisse
au ciel, sur terre et aux enfers,

    et que toute langue proclame :
« Jésus Christ est Seigneur »
à la gloire de Dieu le Père.

    – Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
    « Quel est votre avis ?
Un homme avait deux fils.
Il vint trouver le premier et lui dit :
‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.’
    Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’
Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla.
    Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière.
Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’
et il n’y alla pas.
    Lequel des deux a fait la volonté du père ? »
Ils lui répondent :
« Le premier. »

Jésus leur dit :
« Amen, je vous le déclare :
les publicains et les prostituées
vous précèdent dans le royaume de Dieu.
    Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice,
et vous n’avez pas cru à sa parole ;
mais les publicains et les prostituées y ont cru.
Tandis que vous, après avoir vu cela,
vous ne vous êtes même pas repentis plus tard
pour croire à sa parole. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

© AELF

Répondre à () :


Captcha