0
Homélies paroissiales
Homélie du Dimanche 19 décembre 2021 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
Homélie du Dimanche 19 décembre 2021 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau
© a

| JFG 24860 mots

Homélie du Dimanche 19 décembre 2021 par l'abbé Alexandre-Marie Robineau

 

HOMÉLIE

Chers frères et sœurs bien-aimés de Jésus-Christ,

Ce 4ème dimanche de l’Avent nous donne de méditer sur la Visitation. Et ce thème de la visitation est très présent dans tous les passages des Evangiles d’avant la naissance de Jésus, en Matthieu et Luc, que nous réentendons en cette semaine préparatoire à Noël (du 17 au 24 décembre). Et ça tombe bien, surtout cette année, car il y a une urgence de la visitation ! Le Covid a tout vidé ! Et cette crise qui n’est pas seulement sanitaire mais qui est aussi, si on prend un regard plus large, une crise humaine, relationnelle, qui touche à la vérité de nos vies. En fait, le Covid nous met devant un choix à faire, un dilemme, qu’on pourrait résumer par 2 mots : le vide ou la visite ! Et vous savez, quand on est peu perdu, paumé, qu’on ne sait pas trop quoi faire, comment faire, que choisir, il nous faut regarder et contempler Jésus, en lisant et méditant la Parole de Dieu, et se centrant sur l’essentiel, c’est-à-dire Dieu car cela nous décentre de nous-mêmes pour prendre le bon chemin… Et pour cela, mettons-nous à l’école de la Vierge Marie. 

1/ Dieu visite.

C’est d’abord la visitation de Dieu. Le Seigneur vient ! Cela parcourt tout l’Ancien testament comme le livre de Michée : Dieu promet à son peuple qu’il va venir lui-même pour le visiter. Dieu lui-même va venir. C’est le benedictus de Zacharie que nous chantons et prions chaque matin aux laudes : Dieu va venir pour visiter et racheter son peuple ! L’astre d’en-haut vient nous visiter !

Contemplons déjà cette humilité inouïe de Dieu, de notre Dieu d’amour, qui va descendre, s’abaisser pour venir jusqu’à nous pour nous visiter, pour venir nous rencontrer. Jusqu’à devenir un petit enfant. Jusqu’à mourir sur la croix. Jusqu’à se faire petit bout de pain pour vivre et demeurer en nous… Dieu vient nous visiter.

C’est ce que dit la Lettre aux Hébreux, en mettant dans la bouche de Jésus les paroles des psaumes : « Me voici, je suis venu » Jésus vient pour faire la volonté de son Père : se donner par amour pour nous et pour nous sauver…

Et Dieu vient nous visiter en passant toujours pas des médiations humaines. La grande médiation divine passe par de petites médiations humaines. Et c’est par Marie, figure de toute l’Eglise, que Dieu, en elle, vient visiter Elisabeth et Jean-Baptiste, et que cela est source d’une joie immense. Cet Evangile de la Visitation transpire une joie contagieuse. Il y a un tressaillement d’alégresse incroyable et beau ! Joie somme toute très intérieure !! N’allez pas vous mettre à exploser de joie et de cris, en dansant dans tous les sens, en hurlant de joie, en vous sautant dans les bras, en étant « copains comme cochons » après avoir communié !! « C’est pas très covid » comme diraient certains… Et je risque et vous risquez d’avoir des problèmes !! Mais par contre dans votre cœur, cela doit être une joie immense, inouïe, d’une profondeur infinie : par l’Eglise, par le prêtre, Dieu se donne à vous et en vous. Dieu vient vous visiter. La prière de la collecte du début de la messe est celle de la prière de l’Angélus en ce 4ème dimanche de l’Avent : « et il a habité parmi nous ». Prière que nous devons vraiment prier chaque jour, 3 fois par jour, et qui nous donne, de manière simple, d’entrer dans ce mystère de l’incarnation et de la visitation de Dieu parmi nous…

Vous savez il y a un autre passage de la lettre aux Hébreux qui dit ceci : « N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges » (He 13, 2). Et donc la première hospitalité à avoir, la première chose à vivre : c’est de contempler Dieu qui vient nous visiter. Et justement cela doit nécessiter un 2ème élément essentiel : accueillir Dieu. 

2/ Accueillir Dieu qui vient nous visiter.

Dans le prologue de St Jean, il est dit : « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom » (Jn 1, 11-12).

Oui, Dieu visite son peuple mais il n’est pas accueilli. Il est venu mais il n’est pas reçu.

Avant d’aller au Ciel (je l’espère pour nous tous !), dans ce temps du purgatoire, nous verrons toutes les fois où nous sommes passés à côté de Dieu !!! Toutes les fois où Dieu est venu pour nous visiter et où nous ne l’avons pas accueilli. Et je crois que nous pleurerons beaucoup pour tous ces manques, toutes ces absences, toutes ces distractions, tous ces détournements de regard, tous ces refus où Dieu n’a pas été accueilli. Toutes les fois où nous avons communié sans foi et sans amour, sans respect et sans joie ; Il était là mais pas nous ! Toutes les fois où Dieu est venu sous les traits d’un pauvre, d’un voisin, d’un frère, d’un malade, d’un ami, d’un ennemi et nous ne l’avons pas accueilli, ni écouté, ni aimé. Combien de fois, chers amis ? Beaucoup. Beaucoup trop… Accueillir Dieu qui vient nous visiter. Cela toujours nous bouscule et nous dérange… oui, l’ange nous dérange… c’est sa fonction première à l’ange de déranger ! « N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges » (He 13, 2). Accueillir Dieu pour le laisser habiter en nous, avoir foi en lui et être enfant de Dieu afin de vivre, à notre tour, des visitations. Laisser Dieu en nous et par nous visiter nos frères. 

3/ Oui, pour aller visiter.

Comme Marie, « celle qui a cru », la foi met en route. La foi met en acte. Recevoir Jésus et le garder que pour soi est une hérésie. La foi est source de joie et oblige à partager, à donner à son tour ! Pas le choix !! « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles dites de la part du Seigneur ». Elle a prié. Elle a attendu. Elle a cru et elle a reçu et accueilli en Elle Dieu lui-même. Et elle est sortie, et elle est partie pour partager cette joie… J’aime bien, en priant, m’imaginer Marie sur le chemin entre Nazareth et Ein Karem. Marie, pleine de joie, souriante, aimante avec toutes les personnes rencontrées. Ils ont dû la prendre pour une folle…ou pour une sainte… !! Marie visite…

Et aujourd’hui, plus que jamais, il y a une urgence de la visitation !! Ne laissons pas le vide au covid mais visitons !! Le vide ou la visite ! Dieu vient nous visiter ; accueillons-le, recevons-le et partageons-le ! Joie de connaître de Dieu et de participer à son festin : « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! ». Heureux êtes-vous d’être là et de recevoir Jésus sacramentellement ou spirituellement ! Heureux êtes-vous comme Marie car vous avez la foi ! Et il faut ensuite rayonner cette joie et cette foi ! La messe commence vraiment quand elle finit, afin de rayonner de la visite et de la présence de Dieu ! Ne laissons pas nos frères et sœurs crevés seuls chez eux, devant leur écran de télé ou de portable ! Le démon enferme et isole. Il fait replier sur soi-même dans la peur de l’autre, la peur de la rencontre, la peur d’être dérangé, la peur du virus, la peur de la mort. Un jour on va réussir à supprimer la souffrance et la mort, mais il n’y aura plus de vie non plus ! Autant tous se mettre dès maintenant dans des congélateurs !

Mais Dieu nous appelle à la vie en la partageant ! En allant visiter ! Pour que Dieu par nous visite tous les hommes ! 

Chers amis, prenons exemple sur Marie. Mettons-nous à son école afin de nous préparer en vérité à Noël. Et à chaque messe, c’est à chaque fois Noël : Dieu vient. Dieu nous visite. Avec Marie, avec l’Eglise, accueillons-le. Puis partageons-le. Notre monde l’attend. Vos frères et sœurs vous attendent…

Je Vous salue Marie.jpg
Je Vous salue Marie.jpg © a
Je Vous salue Marie.jpg

Abbé Alexandre-Marie ROBINEAU +, curé

 

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre du prophète Michée

Ainsi parle le Seigneur :
    Toi, Bethléem Éphrata,
le plus petit des clans de Juda,
c’est de toi que sortira pour moi
celui qui doit gouverner Israël.
Ses origines remontent aux temps anciens,
aux jours d’autrefois.
    Mais Dieu livrera son peuple
jusqu’au jour où enfantera...
celle qui doit enfanter,
et ceux de ses frères qui resteront
rejoindront les fils d’Israël.
    Il se dressera et il sera leur berger
par la puissance du Seigneur,
par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu.
Ils habiteront en sécurité,
car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre,
    et lui-même, il sera la paix !

    – Parole du Seigneur.

PSAUME

R/ Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés ! (Ps 79, 4)

Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.

Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.

Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères,
    en entrant dans le monde,
le Christ dit :
Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande,
mais tu m’as formé un corps.
    Tu n’as pas agréé les holocaustes
ni les sacrifices pour le péché ;
    alors, j’ai dit :
Me voici,
je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté,
ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre.
    Le Christ commence donc par dire :
Tu n’as pas voulu ni agréé
les sacrifices et les offrandes,
les holocaustes et les sacrifices pour le péché,
ceux que la Loi prescrit d’offrir.
    Puis il déclare :
Me voici, je suis venu pour faire ta volonté.
Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.
    Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés,
par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps,
une fois pour toutes.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

Alléluia. Alléluia.
Voici la servante du Seigneur :
que tout m’advienne selon ta parole.
Alléluia. (Lc 1, 38)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
    Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
    Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
    et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
    D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
    Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
    Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Bienheureux Urbain V

Pape (200e) de 1362 à 1370 (✝ 1370)

D'abord moine bénédictin, il devint abbé de Saint-Germain-d'Auxerre, puis de Saint-Victor de Marseille. Élu pape en 1362, il fut l'un des sept papes résidant en Avignon. En 1367, il rétablit à Rome le Siège Apostolique, mais les luttes des factions romaines le forcèrent à revenir en Avignon trois ans plus tard, malgré les protestations de sainte Brigitte. Trois mois après, au moment de sa mort, il se fit porter dans une modeste maison, ouverte à tous, pour témoigner qu'un pape pouvait aussi mourir en bon chrétien.
- vidéo: Le chemin Urbain V, chemin de Grande Randonnée qui relie le village de Nasbinals en Aubrac à la ville d'Avignon, itinéraire tracé à l'époque par le Pape Urbain V pour se rendre à la Cité des Papes.
- "Fils de Guillaume de Grimoard et d'Amphélise de Montferrand, Urbain V, prénommé comme son père, naquit en 1310 au château de Grisac, en Cévennes gévaudanaises. Après ses études à Montpellier et à Toulouse, il entra au couvent bénédictin du Saint-Sauveur de Chirac, qui a donné naissance à la localité du Monastier. Fondé en 1062 par l'évêque de Mende Aldebert 1er de Peyre, il dépendait alors de St. Victor de Marseille et avait pour prieur un oncle du jeune novice, Anglic de Grimoard. il y fut un modèle de régularité et de studiosité. Une fois les saints ordres reçus, il fit de hautes études de science sacrée. Celles-ci terminées, il enseigna à Montpellier, Toulouse, Paris, Avignon. Successivement Vicaire Général de Clermont et d'Uzès il devint Abbé de St. Germain d'Auxerre, puis de St. Victor de Marseille. Il fut désigné comme légat pontifical à Naples par le Pape Innocent VI. Après la mort de ce dernier, il fut élu pape le 28 septembre 1362. Il choisit le nom d'Urbain 'parce que les papes ayant porté ce nom avaient été des saints', il reçut l'ordination épiscopale à Avignon le 6 novembre.
Celle-ci arrivait à une période sombre de l'histoire de l'Église. Le nouveau pape s'employa avec beaucoup de zèle à améliorer cette situation par ses efforts pour propager la foi catholique, réformer l'Église, apaiser les conflits, rétablir l'unité avec les Grecs, promouvoir les études ... ramener la papauté à Rome où il résida pendant trois ans, avant de revenir à Avignon où il mourut le 19 décembre 1370. D'abord inhumés en l'église N. D. des Doms, ses restes furent transférés, 18 mois après, dans l'Abbatiale de St. Victor de Marseille.
Ce pape 'de sainteté et d'érudition' ne tarda pas d'être vénéré en France et en Italie. Le 10 mars 1870 le pape Pie IX signa le décret de béatification.
L'abbé Chaillan, biographe d'Urbain V, a raison de dire que le Gévaudan 'a été inondé de ses faveurs et de ses bienfaits.' La montagnarde et croyante Lozère, fière de lui avoir donné le jour, s'en souvient toujours et a voulu lui témoigner sa gratitude par l'érection d'une belle statue en bronze devant la cathédrale qu'il avait fait construire. Cette statue a été solennellement bénie le 28 juin 1874."
(les saints du diocèse de Mende, document pdf)
- Guillaume de Grimoard... se trouvait à Naples quand il apprit que les cardinaux l'avaient élu pape le 28 septembre 1362. Dès son arrivée à Avignon, il fut intronisé le 31 octobre sous le nom d'Urbain V, puis consacré évêque et couronné le 6 novembre dans la chapelle du Palais Vieux, sans aucun faste extérieur. (Urbain V - diocèse d'Avignon)
- "Moine par vocation, Guillaume Grimoard, né en 1310 dans les Cévennes, appartenant à la congrégation bénédictine de Saint-Victor de Marseille, au terme d'une brillante carrière de professeur de Droit à l'université de Montpellier, fut élu abbé de Saint-Victor et, tôt après, élevé au souverain pontificat..." (source: diocèse de Marseille)
- Le bienheureux Urbain V naquit au château de Grisac, près du Pont de Montvert (Lozère), vers 1310, de la puissante famille des Grimoard. Entré tout jeune chez les Bénédictins à Chirac, puis à Saint Victor de Marseille, il poursuit ses études à Montpellier, où il enseigne le droit canon. Son prestige s'affirme tellement dans les diverses missions apostoliques dont il est chargé qu'il est élu au souverain pontificat. Le siège apostolique était alors à Avignon, depuis le début du siècle. Urbain V fut un très grand pape, qui fit preuve d'une activité prodigieuse en des temps particulièrement troublés. A un amour passionné de la Sainte Église, il ajouta les vertus d'un saint. Après deux ans passés en Italie pour essayer d'y remettre la paix, il revint mourir en Avignon (19 décembre 1370). Son corps repose à Saint Victor de Marseille, dont il avait été l'abbé.  (source: Les Saints du diocèse de Nîmes)
- association 'les amis du bienheureux Urbain V'
À Avignon, en 1370, le bienheureux Urbain V, pape, qui était abbé de Saint-Victor de Marseille quand il fut élevé sur la chaire de Pierre. Sans rien changer à ses habitudes monastiques, il tourna aussitôt son esprit en premier lieu vers le retour du Siège apostolique à Rome et le rétablissement de l'unité de l'Église.
 

Le poète Pétrarque a écrit de lui: "O grand homme, sans pareil dans notre temps et dont les pareils en tous temps sont trop rares".

Répondre à () :


Captcha